Communiqué de presse fédéral

Les Négociations Annuelles Obligatoires - NAO - concernant les salaires se sont ouvertes à La Poste en ce début d’année et les premières propositions de la direction ne font état pour l’instant que d’une augmentation de 2,6 % pour les plus bas salaires, ce qui représenterait moins de 350 euros supplémentaires par an.

Le SMIC était à 1229 € nets en janvier 2021 et est aujourd’hui à 1398 €.

Le salaire d’un·e postier·e (facteur·ice) débutant·e sera, à l’été 2024, de 1450 €. Avec 20 ans d’ancienneté il sera entre 1530 € et 1550 € environ. Superbe augmentation !

Pour 90 % des collègues, dans la quasi totalité des grades, les salaires ont été tiré vers le bas par l’inflation. Tout le monde se rapproche du SMIC et beaucoup de nos collègues enchainent les heures supplémentaires, ou font un petit boulot en dehors de La Poste, pour vivre a peu près normalement de leurs revenus.

La Poste est bénéficiaire, en cumul sur les années 2021 et 2022.

Ce sont 3 milliards et 272 millions d’euros de bénéfices que le travail des postier·es a généré. Rien qu’au premier semestre 2023, c’est déjà 461 millions d’euros de bénéfices qui viennent d’être réalisés !

Le groupe pleure et se répand dans la presse et en interne sur « la baisse historique du courrier » pour justifier les salaires de misère et la baisse promise de certaines primes tel l’intéressement. Elle fait souvent l’impasse sur ses échecs récents (Ma French Bank, les investissements en Russie...) et ses activités louches qui lui ont coûté de l’argent.

La justice anti-mafia italienne a condamné La Poste (rachat de BRT en 2019) à 172 millions d’euros d’amende en 2023, plus de 1000 € par postier·es ! Les Don Corléone postaux se sont fait attraper la main dans le sac en Italie mais ils se rattrapent sur les salarié·es du groupe.

Une première journée nationale d’action a eu lieu ce jeudi 15 février à l’appel des fédérations CGT et SUD, et aux quatre coins du territoire les postier·es ont fait entendre leur mécontentement.

Débrayages d’une heure en Charentes Maritimes, grèves et débrayages pour les facteurs et les agents de tri de la Gironde, dans le Nord, à Perpignan, à Nantes... En Ile de France des débrayages et des grèves au courrier, dans les colis ont eu lieu dans de nombreux départements, et ce sont près de 300 grévistes qui se sont rassemblé·es devant le Siège de La Poste à Issy les Moulineaux.

SUD a fait le choix de quitter la réunion sur les salaires du Groupe La Poste pour rejoindre nos camarades et collègues en grève. Un appel à la grève de l’ensemble des organisations syndicales est maintenant nécessaire pour contraindre La Poste à écouter les salariés. Nous militons pour une grève reconductible le 2 avril, mais nous saisirons bien sûr toutes les occasions pour nous mobiliser et organiser une telle riposte unitaire !

Paris, le 15 février 2024


Négociations salariales : Nous n'obtiendrons que ce que nous irons chercher !

Le 15 février, La Poste présentait aux organisations syndicales ces nouvelles propositions dans le cadre des négociations salariales (NAO). Pour les classes I et II la direction annonce 2,6% d’augmentation. Pour les classes III c’est un 1% d’augmentation générale et une enveloppe de 2% en moyenne sous forme d’augmentations individuelles (donc à la tête de l’agent...). Ces propositions sont loin du compte ! Le salaire des postier·es ne rattrapera pas l’inflation, la direction veut donc une nouvelle fois entériner une baisse du pouvoir d’achat

Des choix stratégiques désastreux !

Côté financement des rémunérations des postier·es, l’année 2024 mérite une mise au point. En effet, la restitution des comptes du Groupe fin février va dévoiler les impacts de mauvaises orientations, et de l’incapacité degérer les opérations internationales sur des filiales pourtant majoritairement contrôlées.

Deux exemples pour la «croissance» internationale :

• L’affaire BRT et ses relations mafieuses avec un redressement fiscal de plus de 170 millions d’€ imposé par l’État italien,
•Les déboires des investissements en Russie, très prévisibles d’ailleurs avec une perte de 150 millions d’€.

Ces deux «performances» représentent plus de 2000€ par postier·e !

Côté «domestique», on pourra aussi évoquer la faillite de Ma French Bank pour 110 Millions d’€ ou encore la déroute de La Poste Mobile après 244 millions de pertes depuis sa création. On pourra aussi citer le fiasco de STUART. Ça fait beaucoup pour des opérations qui, rappelons-le, ont été engagées contre l’avis systématique de notre fédération au Conseil d’Administration.

Évidemment ces pertes vont avoir un impact sur l’intéressement à La Poste SA.

Nous posons aussi la question du dividende qui va être versé à la Caisse des Dépôts et à l’État (770 millions d’€ versés pour 2022), leurs représentants ont validé la stratégie déficiente du groupe, et portent une large responsabilité dans ces échecs en série. Nous exigeons donc la réorientation du dividende vers les rémunérations des postier·es qui n’ont aucune responsabilité dans ces pertes.

Aussi, nous récusons le refus d’appliquer la mesure de prise en charge à 75% du forfait transport applicable aux «employeurs publics» au prétexte que La Poste ne figurerait pas dans cette catégorie. Nous avons contesté cette décision devant le Conseil d’État.

De l’argent il y en a !

Après des années d’austérité, contre les consignes du gouvernement sur le partage de la valeur créée, après une consolidation du groupe avec la CNP et sa rentabilité, après plus d’1 milliard d’argent public annuel au titre des compensations des missions de service public, les postier·es sont légitimes à recevoir un partage des richesses autrement conséquent que les propositions de la direction.

On veut un vrai partage des richesses !

La direction met en avant les « efforts » faits sur les grilles de salaires des classes I et II. Mais l’effet d’écrasement de ces grilles fait que l’écart salarial entre les nouveaux entrants et des postier·es avec 20 ans d’ancienneté perdure. Quel message est envoyé à ces collègues qui voient année après année leurs conditions de travail se dégrader et leurs revenus se réduire à peau de chagrin...

Que dire pour les Classes 3, dont les responsabilités et la charge de travail augmentent, accentuant les RPS sans pour autant des salaires décents pour contrebalancer cette pression grandissante.

SUD attend de la direction de la Poste pour ces NAO, des propositions sérieuses pour l’ensemble des agents, avec des augmentations de salaire en lien avec la situation sociale actuelle. Les postier·es qui sont le rouage essentiel de cette entreprise méritent mieux que les miettes annuelles qui leur sont allouées.

Le 15 février nous avons été nombreux à faire grève, débrayer et nous rassembler pour obtenir des salaires qui nous permettent enfin de vivre. SUD a fait le choix de quitter la réunion de présentation de la direction pour rejoindre nos camarades et collègues en grève. Un appel unitaire à la grève de l’ensemble des fédérations syndicales est maintenant nécessaire pour contraindre La Poste à écouter les salarié·es.

NAO fédé fev 2024 84ac9

Nous militons pour une grève reconductible le 2 avril et nous saisirons toutes les occasions pour mobiliser nos collègues et organiser une telle riposte unitaire !